mardi 24 novembre 2009

Enquête quoi?

Jean Charest est sur le point d'épuiser les raisons pour lesquelles il refuse une enquête publique sur la corruption dans le domaine de la construction. Le public en veut une. Les policiers en veulent une. Les procureurs de la Couronne en veulent une. Réponse du PM: il ne faut pas nuire à l'enquête policière. Réponse des policiers: ça changera rien à notre travail! Résultat: Jean Charest s'est fait coincer. Il ne pourra bientôt plus esquiver les demandes d'enquête.


Les preuves s'accumulent, le Vérificateur-général démontre le laxisme de la gestion du plus gros générateur de contrats de l'État. Le gouvernement Charest risque de perdre gros dans cette pratique malsaine institutionnalisée depuis bien avant que son équipe soit en place. Le spectre de la commission Gomery, qui a coûté l'emploi à son créateur, Paul Martin, est encore frais en mémoire des politiciens. Par contre, l'évidence est telle que M. Charest ne pourra plus se cacher derrière un argument comme Oui, mais dans le temps des péquistes, c'était pas mieux...

Me François Vigeant disait, ce matin, que les procureurs et les policiers n'auront jamais les ressources nécessaires pour mener à terme une enquête de cette envergure. L'enquête publique demeure la seule solution.

Ce qui est absurde dans la position de Jean Charest, c'est de constater que si ces révélations avaient été rendues publiques à l'aube ou en pleine campagne électorale, il se serait empressé de commander une enquête pour faire cesser les tergiversations. Souvenez-vous de la tempête (!) des accomodements raisonnables... M. Charest s'était enlevé cette épine dans le pied en campagne en lançant l'une des plus ridicules commissions de consultation publique de l'histoire.

Il ne vous reste qu'une excuse à utiliser M. Charest: No hablo frances!